Chaque mois de mars, la Journée Internationale des Droits des Femmes met en lumière les figures féminines qui ont marqué l’histoire.
En République dominicaine, deux noms résonnent avec force et courage : Anacaona et les sœurs Mirabal.
Anacaona : Poétesse et Cheffe Taïno
Anacaona, dont le nom signifie “Fleur d’or” en langue taïno, fut une figure emblématique de la résistance indigène contre la colonisation espagnole au XVe siècle. Née dans l’actuel Haïti, elle était non seulement une dirigeante respectée, mais aussi une poétesse et une artiste, incarnant la culture taïno.
Epouse du cacique Caonabo, elle devint cheffe de Xaragua après la mort de ce dernier. Son intelligence et son sens diplomatique lui permirent de maintenir des relations pacifiques avec les Espagnols jusqu’à ce qu’elle soit trahie et capturée en 1503 par le gouverneur Nicolas de Ovando. Accusée de complot, elle fut pendue publiquement, faisant d’elle une martyre de la résistance indigène. Aujourd’hui encore, Anacaona est perçue comme un symbole de bravoure et de lutte contre l’oppression.


Les Sœurs Mirabal : Symboles de la Résistance contre la Dictature
Des siècles plus tard, trois sœurs dominicaines, Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabal, se levèrent contre l’oppression sous la dictature de Rafael Trujillo (1930-1961). Militantes politiques engagées, elles furent membres du mouvement clandestin “14 de junio”, dénonçant les exactions du régime.
Le 25 novembre 1960, sur ordre de Trujillo, elles furent capturées et assassinées par des agents du gouvernement. Leur mort, loin de faire taire la résistance, renforça la lutte populaire contre la dictature, menant à la chute du régime en 1961. En leur hommage, les Nations Unies ont déclaré le 25 novembre “Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes”.
Un Héritage Vivant
Anacaona et les sœurs Mirabal incarnent la résilience et la détermination féminine face à l’injustice. Leur héritage perdure, inspirant les nouvelles générations à se battre pour l’égalité, la justice et la liberté.
En ce mois de mars, je ressens une profonde admiration pour ces femmes qui ont forgé l’histoire de la République dominicaine. Leur courage et leur engagement résonnent encore aujourd’hui, me rappelant l’importance de défendre mes valeurs et de continuer à lutter pour un monde plus juste et équitable.
Caroline Soulé